Vendredi 21 novembre 2025, Jeu de Paume (en face de la librairie), 18h : Azadî

Nous invitons le militant décolonial kurde Azadi à présenter et discuter de son livre :


"Depuis plus d'un siècle, les Kurdes font face aux politiques assimilationnistes brutales de la Turquie, de l'Irak, de l'Iran et de la Syrie, comme aux intrigues des puissances impérialistes au Moyen-Orient. C'est en raison de leur situation singulière de « colonie internationale », à l'intersection de quatre États aux agendas divergents et en proie à des alliances défavorables, qu'ils manquent le tournant des décolonisations dans les années 1960. L'évolution vers les thèses marxistes puis la lutte armée dans les années 1970-1980 a permis l'émergence d'un mouvement kurde transfrontalier qui a payé ses succès au prix fort d'une répression meurtrière. Ce long cheminement a surtout abouti à remettre en cause le modèle « État-nation-frontières » pour défendre l'« autonomie » du plus grand peuple apatride au monde. Telle est la voie du « confédéralisme démocratique » tracée par le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et expérimentée au Rojava depuis plus d'une décennie."


> Présentation vidéo par  l'auteur.

>> Lire un extrait.


-"Leçons kurdes", de Azadî, éditions La Fabrique, 2025.

Jeudi 20 novembre 2025, Jeu de Paume (en face de la librairie), 18h : Alexandra Czmil, Gildas Lescop et les éditions Bouclard

RaviEs d'accueillir les éditions Bouclard qui présentent leurs parutions et le dernier projet, un livre de photos d'Alexandra Czmil sur la culture skinhead. Le sociologue Gildas Lescop, qui a écrit la postface et dont la "subculture" skin est le terrain d'étude, sera également de la party !


> À propos du travail de Gildas Lescop.


-"Rasé de Près" d'Alexandra Czmil, préface d'Isabelle Bonnet, postface de Gildas Lescop, éditions Bouclard, 2025

Vendredi 14 novembre 2025, Jeu de Paume (en face de la librairie), 18h : Céline Marty

Nous invitons Céline Marty, militante et philosophe du travail, à discuter de son travail sur la pensée prépondérante aujourd'hui d'André Gorz.


"Face à l'écologie des petits gestes, individualiste et culpabilisante, il semble plus que nécessaire d'arracher les questions environnementales du champ de la morale pour leur redonner toute leur envergure politique. André Gorz l'a perçu dès les années 1960  : nos habitudes de (sur)consommation sont directement liées au mode de production capitaliste. La satisfaction durable de nos besoins matériels est ébranlée par l'obsolescence programmée, et celle de nos besoins de conformité ou de prestige (c'est-à-dire de reconnaissance sociale et de distinction) est prescrite par la mode et la publicité.

La surconsommation est nécessaire à l'écoulement de la production mais est aussi un moyen pour les travailleurs de compenser la mutilation vécue au travail par des loisirs superficiels et des distractions. L'aliénation de nos besoins est donc dans la continuité de notre assujettissement au travail. Ainsi, tendre vers la décroissance et transformer notre rapport aux ressources naturelles, qui sont le soubassement matériel de notre production mais également notre milieu de vie, implique pour les travailleurs de prendre le pouvoir sur les moyens et le contenu de la production.

Ce qu'il y a de remarquable dans la pensée de Gorz, c'est qu'il articule sans relâche sa critique du capitalisme avancé à l'élaboration d'un projet de transformation de la société, au commentaire des écrits de Marx et à l'analyse du monde socio-historique dans lequel il est plongé. Son écosocialisme accorde ainsi une importance stratégique au syndicalisme dans la conquête de l'autogestion dans la sphère du travail, des besoins, et plus largement dans ce à quoi on destine du temps. L'auto-limitation des besoins est en effet concomitante d'une limitation du temps passé au travail. Cela ne l'empêche pas de pointer les lacunes des mouvements sociaux qui se cantonnent à des revendications dites « quantitatives » c'est-à-dire sur la répartition des richesses et non sur leur production. Également nourri de ses observations de l'expérience autogestionnaire yougoslave, il revient en France avec une conscience aiguë des limites du modèle qu'il a pu promouvoir.

S'il est un pionnier de l'écologie politique, il est donc aussi un penseur de l'émancipation dans le travail et vis-à-vis du travail. Pour cela, il a réfléchi à un « revenu inconditionnel ». L'entretien s'achève par conséquent sur les débats qui opposent diverses visions du « revenu universel » entre le revenu inconditionnel proposé par Gorz, le revenu de base, et le salaire à vie de Bernard Friot." (Galatée de Larminat, Hors-série, 2025)


> Voir une vidéo de l'auteuRe.


-"Découvrir Gorz", de Céline Marty, éditions Sociales, 2025.

-"L'écologie libertaire d'André Gorz", de Céline Marty, éditions PUF, 2025.

Vendredi 07 novembre 2025, Jeu de Paume (en face de la librairie), 18h : Arnaud Fossier

La librairie invite le médiéviste Arnaud Fossier à discuter de son passionnant livre sur un sujet particulièrement fantasmatique, les hérétiques cathares, dont rappelle-t-il, très peu de témoignages subsistent hormis les traces des procès qui leurs furent intentés.

L'historien démontre savamment comment l'Église a construit le mythe cathare, consolidé à travers lui ses institutions, créé avec l'Inquisition un outil de répression puissant et donné naissance à la notion "d'ennemi intérieur". Idée pratique pour désigner, discréditer voire éliminer toute opposition :


"En ce sens la grande affaire de l'Inquisition ne fut pas tant l'hérésie que la création d'un nouveau lien politique fondé sur l'obéissance à un pouvoir supérieur."


> Présentation vidéo par  l'auteur.

>> Lire un extrait.


-"Les cathares, ennemis de l'intérieur", de Arnaud Fossier, éditions La Fabrique, 2025.

Jeudi 06 novembre 2025, hôtel Pasteur, 18h : Noëmie Chaillan, Guillaume Faburel et Salomé Berlioux

Une toute récente enquête, "Paroles de campagne", largement relayée dans des médias comme Ouest-France (juin 2025), France Culture ou Public Sénat a mis en lumière les réalités de la ruralité française vécue par ses habitants, sa faible représentation politique, son invisibilisation voire sa disqualification culturelle et économique au regard d'une domination sans partage des imaginaires et réalités urbaines.

Menée auprès de 3 532 personnes et réalisée par différents instigateurs dont Destin Commun, Bouge ton coq, Rura et Insite, cette recherche de terrain illustre parfaitement les sentiments d’abandon, de relégation et d’assignation vécus par 1/3 de la population française.

Nous proposons donc de construire en deux temps (novembre et janvier), renouvelables pendant l'année 2026, le début d'une réflexion en miroir entre les mondes urbains et ruraux. Un travail sur les ruralités que nous avions initié par une collaboration régulière avec le géographe Guillaume Faburel et précédemment lors de rencontres avec Benoît Coquard et Yaëlle Amsellem Mainguyy.


Nous invitons à discuter deux acteurs qui envisagent les ruralités à l'aune des bouleversements écologiques actuels : le média rura.fr avec Salomé Berlioux, et deux représentantEs du mouvement politique "posturbain" avec Guillaume Faburel et Noëmie Chaillan.


Mouvement posturbain : Noëmie Chaillan et Guillaume Faburel 

Rura.fr : Salomé Berlioux cofondateurE du site et co-auteurE de l’enquête Paroles de campagnes



> À propos du mouvement posturbain. 

>> L'enquête "Paroles de campagne" sur le site rura.



-"Pour en finir avec les grandes villes - Manifeste pour une  société écologique post-urbaine", de Guillaume Faburel, éditions Le Passager Clandestin, 2020.

-"Les métropoles barbares-Démondialiser la ville, désurbaniser", de Guillaume Faburel, éditions Le Passager Clandestin, 2019.

-"Celle qui part", de Salomé Berlioux, éditions de l'aube, 2025.