Avec son « Voyage en outre-gauche - Paroles de francs-tireurs des années 68 » (éditions Libertalia, février 2018), Lola Miesseroff, qui avait 20 ans en mai 68 et n’a depuis jamais cessé de viser à la destruction du vieux monde, donne la parole aux francs-tireurs de ces années-là.
Témoignages de trente individus qui se trouvaient alors à Paris, Nantes, Angers, Lyon, Chambéry, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux ou Marseille, dont l’auteure tire un récit choral subjectif, fait de vécu et de théorisation, d’anecdotes et de réflexion et même un peu de sexe, drugs, free jazz and r’n’r.
« On oublie, ajoute-elle, que mai 68 n’a été que le point culminant d’un mouvement de révolte des ouvriers et des jeunes qui avait débuté bien avant et s’est prolongé largement au-delà, que ce mouvement a été très actif loin de la capitale et que les étudiants ou les groupuscules maoïstes et trotskistes n’en constituaient que les composantes les plus visibles.
« Quoi qu’il en soit, je maintiens, pour ma part, que la question de la révolution reste d’actualité et que la lutte de classes est la seule façon d’éviter que la faillite du capitalisme soit la destruction de l’humanité. » (p. 280)