Après avoir reçu Philippe Borsoï et son roman « Debout ! » en juin, nous continuons avec plaisir d'explorer et d’accueillir le catalogue de la dynamique maison d'édition rennaise Mané Huily, qui cette fois-ci nous propose le tout dernier roman du tout jeune romancier Mathieu Blard : « Jeunesses de France » (septembre 2020). Une rencontre avec des lectures « live » de comédienNEs !
Un roman de « tess » comme on ne dit pas encore, qui en suivant un personnage sortant de prison parle de la France d'aujourd'hui, de celle d'en bas, d'à-côté, d’ailleurs… On a bien aimé l'avant-propos qui ne résume pas le livre mais qui en donne l’atmosphère :
« Être un mâle dans une société patriarcale, c'est à chier aussi.
J’écris chez les faibles parmi les dominants. Je le revendique et m'en excuse à la fois. Et j’ai piqué l’anaphore à Virginie Despentes.
J’écris du côté des tocards, des ratés, des pas grand- chose, des négligeables, des pas stylés, des pas virils, de ceux qui chialent quand ils voudraient faire les durs, de ceux qui font les durs quand ils voudraient chialer, des à peu près, des alcooliques, des toxicos, des médiocres, des trop tendres, des pédés, des trans, des asexuels, des touchants, des pas beaux, des trop grands, des petits gros (…)
J’ai piqué l’anaphore à Despentes parce qu'on ne peut pas faire mieux et qu’elle a raison sur toute la ligne. Être un mâle, c’est à chier quand la société n’est pas égalitaire, mais c'est moins dangereux qu’être une femelle. J’écris de chez les faibles parmi les dominants. Je le revendique et m’en excuse à la fois. »