Vendredi 28 aout 2020, Jeu de Paume, 15h30 : Sibylle Gollac

Sociologues et assumant une approche féministe, Sibylle Gollac et Céline Bessière « étudient depuis 20 ans [les] arrangements économiques dans des familles ordinaires de la France contemporaine, depuis les plus modestes jusqu’aux plus fortunés. » Dans "Le genre du capital", publié aux éditions La Découverte en 2020, elles reviennent sur la manière dont la société de classe se reproduit grâce à l’appropriation masculine du capital.

Pour ce faire, elles s’appuient sur des monographies de famille, l’exploitation de données statistiques issues des enquêtes patrimoine de l’INSEE ainsi que sur des matériaux recueillis auprès d’avocat-e-s et dans les tribunaux à l’occasion de l’enquête collective qui a donné lieu à l’ouvrage "Au tribunal des couples" (Odile Jacob, 2013).


> Lire des extraits, dont l'éclairante introduction : 


https://fr.calameo.com/read/00021502221f5cccf8ef6

Jeudi 27 aout 2020, côté cour, à 18h : Ouverture du théâtre de la librairie Planète Io

Nous proposons, chaque jeudi, à partir de 18h, une fois par mois, une forme théâtrale dans l’espace de la librairie ou de la petite cour extérieure.

Voilà le théâtre de la librairie Planète Io qui nait !

Nous imaginons le théâtre comme une mixité de pensées à rendre au spectateur.

Les scénographies de notre théâtre ce seront les mots des livres qui peuplent la librairie, des textes forts qui embrassent les questionnements que nous défendons.

Le petit théâtre Io ne prend pas de place, il donne et met en lumière des pensées, des témoignages des vastes mondes, de leurs clivages, de leurs confluences, de leurs désirs.

Et quand bien même le théâtre ne change rien au monde, le petit théâtre est la possibilité d’une île à toutes les écritures, sociologiques, philosophiques, anthropologiques ou théâtrales.

Et comment faire du théâtre aujourd’hui où les espaces de représentation et le nombre de spectateurs sont réduits ?


La première de la première année du théâtre de la librairie est pour sa cofondatrice : OdilaPrésulmé.

Son matériau pour faire scène se compose de trois textes : 

« La suite de l’Histoire » de Geneviève Fraisse (Seuil, 2019), « Une maison de Poupée » d’Henrik Ibsen paru en 1879 et « King Kong Théorie » de Virginie Despentes (Grasset, 2006).

Des textes forts, embrassant les féminismes et les questions du corps dans le langage. 

Selon Geneviève Fraisse la lutte pour la libération et l’émancipation de la femme revêt historiquement deux versants, l’un politique (« pour toutes ») et l’autre individuel (« pour chacune »). 

Notre première proposition de théâtre s’intéressera à rendre compte du geste créateur féminin, le côté « pour chacune » donc. 

Convoquer Nora et sa maison de poupée c’est ensuite marquer l’histoire féministe du subversif désir de liberté, précurseur d’un XXème siècle de luttes. 

Convier enfin les « bad lieutenantes » de Virginie Despentes, c’est encore faire savoir que d’autres maisons de poupées se construisent encore pour les femmes malgré tous les chemins parcourus. 

Une triple lecture où le cadre posé par la philosophe Fraisse permet de comprendre Nora et son désir de déconstruire la maison de poupée. 

La jactance contemporaine d’une Despentes dévoile quant à elle un horizon bien pus radical : l’abolition de l’idéal féminin…